Dates importantes
En 1644 les mandchous mettent fin à près de 300 années de règne des Ming (1368-1644). C'est alors le début d'une nouvelle dynastie pour la Chine : les Qing. (1644-1912)
Dès leurs débuts, la dynastie Qing fit preuve d'une grande cruauté. Ils n'hésitèrent pas à massacrer impitoyablement quarante années durant les dernières poches de résistance Ming. Ensuite, en maîtres absolus, afin de bien marquer leur ascension au pouvoir et à décourager toute forme de rébellion, les mandchous systématisèrent les maltraitances et autres brimades contre les Chinois.
En chassant les mongols en 1368, les Ming avaient permis l'instauration des Hans, une dynastie d'origine chinoise. Un grand sentiment de patriotisme s'était alors développé.
Les nouveaux maîtres mandchous étaient considérés par un très grand nombre comme des envahisseurs étrangers. Les écoles de Kung-fu jouèrent un rôle actif dans l'organisation du mouvement de résistance.
L'enseignement et la pratique du Kung-fu fut interdite par les Qing. Plusieurs Grands Maîtres payèrent de leur vie parce qu'ils avaient continué leur enseignement malgré les décrets des autorités.
Exaspéré par les incessant mouvement de résistance, l'empereur Qianlong ordonna la destruction du temple Shaolin vers 1735, sonnant ainsi le glas aux loyalistes. Selon les coutumes en vogue, les rebelles capturés ainsi que tous leurs proches devaient être mis à mort sur 3 générations afin d'empêcher une vengeance des descendants ! Pourchassés de toute part, les résistants durent vivre dans la clandestinité tout en continuant à mener la lutte contre les Qing.
Version des vainqueurs
Les vainqueurs écrivirent leur version de l'histoire, légitimation politique oblige ! La censure absolue, le contrôle de l'information et l'endoctrinement atteignirent des sommets inégalés sous cette dynastie. On assista à la mise en place du confucianisme impérial, véritable culte de l'état, basé sur l'étude des classiques de Confucius.
Les autorités Qing financèrent de vastes et constantes opérations de réécriture donnant naissance à des ouvrages de références officiels tels que le fameux dictionnaire Kangxi ainsi qu'une immense encyclopédie de 5000 chapitres.
Quant à l'empereur Qianlung, il entreprit de former une collecte des ouvrages chinois classiques : les ouvrages canoniques, historiques, philosophiques et littéraires. Sur quelques 10 869 ouvrages consultés, 3 697 furent estimés dignes d'être retenus !
Sous ce despotisme éclairé sévissait une impitoyable inquisition littéraire et une censure omniprésente. Les ouvrages qui ne plaisaient pas étaient détruits, les auteurs rebelles étaient persécutés ou éliminés.
Les Qing réécrivirent l'histoire pour en faire la seule version valable. Bien sûr ce discours historique valorisa les vainqueurs mandchous.
Le domaine des arts martiaux fut profondément affecté par la désinformation des Qing.
Selon le discours officiel, la destruction du temple de Shaolin par les troupes de Qianlung aurait été possible en raison de la trahison de celui que l'on appelait Sourcil Blanc, le fondateur Pak Mei. Très choqué après avoir raté son ascension au poste de moine suprême, il aurait décidé de se venger en livrant le temple aux troupes impériales.
Grâce à sa trahison, il aurait survécu au massacre. Sa traîtrise aurait semé le chaos et provoqué une guerre intestine entre les écoles. Considéré comme un traître, il aurait été traqué par les disciples des autres écoles.
Cette version a été propagée par une multitude de films, d'histoires et d'écrits de telle sorte qu'elle n'a jamais été remise en cause. Ainsi, depuis 2 ou 3 siècles, l'École de Pak Mei a toujours été méprisée en raison de cette condamnation de trahison qui a entaché définitivement sa réputation.
Une autre version de l'histoire
Cependant plusieurs questions remettent en cause la véracité de la version officielle.
Premièrement pourquoi le Pak Mei ne s'est-il pas développé sous le règne des Qing ?
L'École de Pak Mei aurait dû bénéficier de la reconnaissance du régime vu sa contribution décisive dans l'élimination du temple de Shaolin. Elle aurait pu grandir en étant au service de l'armée impériale.
Or, le Pak Mei n'a jamais été officialisé comme une école ayant soutenu le régime des Qing. Bien au contraire le Pak Mei a été interdit comme toutes les autres écoles de kung fu !
L'école Pak Mei a été dévastée à tel point que l'on ne connait pas la date d'anniversaire (date de la mort) de Sourcil Blanc. Toute la structure ancienne a été démantelée comme ce fut le cas pour les autres écoles dont les Grands-Maîtres ont disparu sans que l'on ne sache rien de ces disparitions.
Auparavant les écoles disposaient d'arbre généalogique retraçant leur lignée. Toutes ces informations ont disparu en raison de la répression et de la destruction des documents au XVIIIème siècle par les Qing.
Deuxièmement pourquoi le Pak Mei n'a-t-il pas été chassé par les autres école de kung fu ? Pourquoi les autres grandes Écoles de kung fu n'ont-elles pas livré une traque féroce à Pak Mei comme c'était le cas pour les traîtres ?
Troisièmement pourquoi, à l'instar des autres écoles d'arts martiaux, le Pak Mei a-t-il été obligé de cacher ses techniques secrètes ? Lors des périodes de violentes répressions, où la survie des écoles était en péril, l'enseignement des techniques secrètes ultimes étaient interrompu. Il s'agissait d'un mécanisme de protection comme celui qui enfouie profondément un trésor pour les soustraire à ses ennemis. Lorsque le contexte social serait favorable dans une autre ère ces techniques seraient de nouveaux enseignées aux pratiquants méritoires.
De nos jours, les écoles de Pak Mei ne connaissent pas les techniques secrètes. Ces dernières sont considérées comme perdues. Personne ne les enseigne. Pourtant il s'agit du bouclier de l'école.
Personne n'a remis en question la version de Qing de telle sorte que l'étiquette de la trahison colle à la peau de l'école de Pak Mei. En Chine, depuis deux siècles, elle est victime de discrimination ; ses pratiquants sont insultés et méprisés de telle sorte que l'école de Pak Mei n'a pas la fierté d'une école normale.
C'est sans doute pour cela que les techniques ne sont pas encore révélées ! Lors de recherches récentes, les historiens ont constaté que seuls les écrits de Qianlung parlent de trahison de Pak Mei. Aucun autre ouvrage sur les arts martiaux y fait référence.
Les écrits de Qianlung sur les arts martiaux sont truffés de fausseté. Elles apparaissent aujourd'hui comme une manipulation du pouvoir à des fins politiques et idéologiques. Il s'agissait d'éteindre des mouvements incessants de résistance par tous les moyens. La prétendue trahison de Pak Mei visait à semer la zizanie chez les rebelles, salir leur réputation, les disqualifier, effacer toutes traces de leurs exploits. La destruction de document, la falsification des faits et l'invention d'histoires faisaient partie de cette vaste opération de désinformation.
Mais est-il possible d'effacer éternellement de grands pans d'histoire ? Il semble que non ! Dans la clandestinité et par la tradition orale, la communication s'est poursuivie dans le cercle restreint des grands-maitres. Ainsi des connaissances précieuses ont pu être préservées jusqu'à nos jours. Certaines ont été révélées, d'autres sont demeurées enfouies. Plusieurs récits confirment les faussetés produites par les Qing !
Conclusion
Aujourd'hui il est temps de lever le voile. Il faut déboulonner le mythe de la trahison qui s'agrippe à l'école Pak Mei.
Les versions officielles, inventées de toutes pièces, contenaient de nombreuses faussetés afin des discréditer les écoles de kung fu et renforcer l'emprise des Qing. La trahison de Pak Mei est une pure invention de Qianlung pour diviser et assoir son règne.
D'après les informations circulant dans les hautes sphères du kung fu il est possible d'affirmer qu'il n'y a pas eu de guerres sanglantes ou intestines entre les écoles de kung fu. La guerre des écoles n'existe pas.
Le Pak Mei peut donc sortir de l'ombre avec fierté et la tête haute comme toutes les écoles qui ont combattu pour la liberté de la Chine contre les conquérants. Ce n'est pas parce que les techniques secrètes ne sont plus enseignées qu'elles sont perdues !
Ces techniques se sont transmises dans un cercle très restreint aux Grands Maîtres de l'école Pak Mei.
Le Grand Maître Nam Anh a pu bénéficier de l'enseignement de 3 Grands Maîtres de l'École Pak Mei de telle sorte que les 3 techniques secrètes consécutives du bouclier de l'école ont pu être conservées, soit : l'œil de phœnix, la main de grenade et la force élastique.
L'enseignement des techniques secrètes fait désormais partie de la nouvelle base de notre école !